Sans doute se foutait-il totalement de ce que j’avais pu être ou ce que je devenais.
Je me posais souvent la question si seulement j’avais existé. Telle une ombre éphémère qu’il avait croisée, d’un regard négligeant et blasé il s’était détourné. Je ne lui donnais pas tort. Pourquoi s’accrocher à quelques mots insignifiants, la vie l’avait porté bien plus loin que je ne le ferais jamais.
L’idiote de l’histoire c’était moi, pour y avoir cru. Le destin n’avait pas souhaité que nous allions plus loin dans ce qui n’avait été qu’un fétu de paille, une illusion perdue, un rêve éveillé où j’étais seule à m’émerveiller.
Aura-t-il seulement su que je l’avais profondément aimé.
Est-ce possible ? Une question qui restera “ la question ” en suspension…
Une petite étoile est venue à ma rencontre en ce premier jour de janvier.
Entourée d’un voile, elle restait protégée de l’agressivité. Peu importe ce qu’ils pensaient, elle, elle était. Peu importe qui passait, peu importe qui disait, peu importe elle disait.
Un jour, elle vit passer un grand flash lumineux.
Une pivoine de ciel, une pivoine de terre, non, une pivoine de mer. Elle semblait vouloir tout balayer et même l’avaler.
Un peu plus tard, de rouges et piquantes & même pétillantes, se sont mises à danser, dans la nuit noire glacée. Elles disaient vouloir échapper à cette main sombre et cachée, qui voulait les enfermer, dans un filet serré.
Jamais au grand jamais, ce sont-elles écriées, nous ne nous laisseront pas, non jamais encloser.
Les unes crièrent à l’aide à l’assassin, d’autres en douce ont filé à l’anglaise, et comme des fusées elles se sont envolées.
Les résilles des ‘dorées, n’ont jamais effleuré l’un de leurs fils à cette bête obscure. Qu’elle reste à sa place.
Diantre, voilà bien de palabres pour de grandes orgueilleuses qui n’ont pour seuls atours que leur langue bien pendue.
Si tu savais ma petite Nathalie... reviens donc après mon “ café’ pâtée ” et je te raconte.
Et bien voilà, tu comprends tout maintenant.
En temps normal mon quartier est d’un calme, même moi je retiens mes pattes, je les fais de velours. En dehors des enfants qui parfois me font vibrer oreilles et moustaches, je vis ma vie tranquille peinard, en ronronnant à qui veut l’entendre :
_ Je suis bien, je suis bien, je suis bien…
Ce n’est pas le cas aujourd’hui ! Nous voilà revenu au temps des charrettes. Le Père Noël qui fait tant parler ces derniers jours, a envoyé en éclaireur ses lutins.
_ Bonjour ma belle ! Tu as croisé “ Mister Cat ? ”
Depuis que nous sommes là pour faire la pause avec ma Lutine préférée, ce vieux grigou de chat roumègue derrière sa fenêtre. Il ne l’avouera jamais, il est jaloux !
Tu as raison, j’ai un meilleur profil de ce côté-ci. Juste pour tes amis, mon petit nom est “ O lga ”
Mais d’où venait cet air de fête ?
OooOOOOh, c’est la belle dame en noir là-bas qui joue de son orgue de barbarie…
_ Tiens, tu es encore là ?
Ce n’est pas le tout, mais le soleil brille haut à cette heure, il est temps de lever le camp pour une prochaine étape.
Une journée se termine, je me laisse porter par ta musique, ta voix, tes images, tes couleurs, ton univers intime. Dans la chaleur de mon refuge, cocon chaud tout doux, je dodeline de la tête, je suis les notes et je me souviens.
Solitude, calme, sérénité.
L’hiver est à nos portes, l’hiver est là, à cette heure la nuit est là aussi. Je ferme les yeux et je vois mon ciel bleu. Pourquoi est-il si bleu et intense ici quand il fait froid ? Tant pis, c’était si bien hier, aujourd’hui, le soleil comme à travers des verres fumés. J’avance par les chemins, je respire les senteurs de chênes qui craquent dans les flammes de cheminées éparses. Plus loin, les arbres déplumés gardent à l’intérieur de leur cœur quelques feuilles “ roux’cuivré ” rouges infimes, assorties aux reflets de mes boucles toutes neuves pimpantes, donnant de la couleur à mes pensées, balayant le gris qui menace toujours de s’installer.
Ta voix est toujours là, je l’entends murmurer, interpeller, onduler, je suis le tempo, je me laisse bercer, tu accompagnes en écho, main dans la main, cette mélo’mélodie et je continue de rêver. Peu importe demain et même après-demain, l’essentiel est ici, l’instant c’est ce qui est important.
Toi, à quoi tu penses où te mènent tes pensées tes sensations, es-tu heureux ? J’ai renoncé depuis longtemps à savoir, à comprendre, je me contente d’écouter les battements de mon cœur lié au tien.
Le ciel tourne, lourd, il veut m’aspirer. Son torse est gonflé, je ne peux l’empêcher de toujours & encore vouloir s’approcher.
Je souffle à plein poumons tout en lui répétant : Non, non, et encore non !
Rien à faire, son regard noir me transperce. Regarde, même le sol se dérobe, s’aplatit.
Quelle faute ai-je faite ? Suis-je donc à blâmer ? Et même si c’était vrai, l’ai-je bien mérité ?
Mérite, mérite pas Surtout ne m’irrite pas, ma tête tourbillonne comme tu le fais si bien au fil de tes pensées.
T’aimes ou T’aimeras pas ce qu’ont été mes choix. Une chose est certaine, que tu le veuilles ou pas tu ne m’oublieras pas.
Ça, c’est bien ce que tu crois. Il y a déjà longtemps que je ne suis plus à toi que tu n’es plus à moi j’ai même tracé une croix qui dit :
“ n’est plus rien, plus à toi. ”
C’est donc la “ Grande guerre ”, la croix et la bannière, et si pour contrarier ou bien me rebeller me venait à l’esprit à nouveau de te plaire, qu’en aurais-tu à faire ?
Mais rien du tout ma belle. Souviens-toi : “ n’est plus rien, plus à toi ” Ton esprit se rebelle, peu importe j’ai bien fermé ma porte.
Que le diable t’emporte, t’emporte à tous les vents.
Nord, Sud, Est, Ouest.
Que le diable t'emporte, t’emporte à tous les vents...
Un oiseau peut perdre sa liberté sans même s’en rendre compte.
Á tort ou à raison, il ne faut pas penser que la « cage dorée » a une place réservée, parquée avec mention : « pas chez moi, pour les autres » Pourtant et oui pourtant, les barreaux transparents apparaissent souvent, sous des dehors moelleux. Moelleux d’habitudes, semblant d’attitudes, une « confortitude » vraiment triste à pleurer, dont on a du mal à se détacher.
Souvent, « l’oiseau » chante qu’il partira... demain. Le climat tempétueux qui ondule en zig zag l’étouffe, le bouffe, l’essouffle. La nuit tombe. Quand le soleil se lève, il oublie la chanson d'hier. Dans les feuillages autour, on lui souffle de fuir tant qu’il est encore temps. Ses ailes sont vivantes et tiennent encore la route.
L’oiseau, lui, le sait depuis longtemps, il ne compte plus les ans. Seulement dans sa petite tête, sa tête de moineau, ou plutôt non d’oiseau, il pense et puis repense. Partir, ils sont bien beaux, mais que vais-je trouver une fois arrivé ?
Alors sur ses deux pattes, parfois plus que sur une, sur son fil il balance, sur sa branche il attend.
Il faisait un temps étrange hier après-midi. Pourtant, je suis partie entre soleil et nuages, rejoindre l’appel de la nature si proche de l’automne.
Il suffira d’un “cygne” prend ici toute son importance…
Au fil du temps, j'ai remarqué que le cygne n'est pas un solitaire. Chaque année, je le rencontre accompagné de sa dulcinée, toujours entouré, la preuve en est.
Mon ami Pierre me manque (…) il aurait su me donner le “petit nom” de ce compagnon “huppé” de conversation...
Soleil, calme, douceur, tout en apesanteur…
Le noir et le blanc ne s’épousent-ils pas ?
Ils étaient en tout cas, en grande conversation…
Oups !
Un vent de désaccord, un appel au loin, tous aux abris …
Retour à la case départ…
où en étions-nous ?
Ah oui…
calme & sérénité du temps qui court …
Autre lieu, autre étang, autres “cygnes”, revoilà mes “coussins pêcheurs”…
trop loin et occupés à la tâche, ils continuèrent leur train, et moi, mon chemin…
Je n’oublie pas que sous d’autres cieux, il y a quelques années maintenant, petit roseau se nommait lylie. De temps à autre, “ Mon ciel ” se charge de battre le rappel pour que je revienne ; je pars donc voleter par là-bas et revient ici-bas, à pas de chat...
C’est avec plaisir que je t’emmène dans mon étang, à l’abri de mon chêne, sous mon soleil “ rougerosetOr ” & sous mon vent...
Elle est en décalé, a déjà reçu un prix, celui des lecteurs en 2012.
Lorsque j’ai fait la connaissance de Simon “ l’écrivain à succès ”, de Naëlle “ la belle mystérieuse ”, je n’avais aucun doute sur le déroulement d’une belle histoire à l’eau de rose entre ces deux-là. Ce n’était pas pour déplaire à la fleur bleue que je suis et resterai toujours.
Seulement voilà…
À intervalles réguliers, je suis tombée sur ce genre de missive :
“ Parfois, elle me parle maman. Parfois elle lit des mots dans un livre, des chansons et, alors, elle dit que le temps est moins long.
Le temps… Maman a déjà essayé de nous expliquer ce que c’est, à la sœur et à moi ; mais c’est difficile à comprendre : le jour, la nuit, on ne sait pas ce que c’est.
Il y a juste cette ampoule, parfois allumée, parfois éteinte ; alors, elle, elle nous dit que c’est comme ça le jour et la nuit : allumé, éteint, allumé éteint.
Moi, je m’en fous, je suis content quand elle chante ses chansons ! ”
Alors là, impossible de me décrocher du livre, aimanté que j’étais à découvrir la suite. Qui parlait, qui c’était, mais qu’est-ce qu’il allait arriver…
Je vais passer pour une vieille radoteuse, je suis une inconditionnelle de l’écrivain Franck Thilliez depuis la lecture de “ La mémoire fantôme ”, je l’ai mis depuis plusieurs années en lettres d’or sur ma liste.
Et bien c’est “ un peu ” lui que j’ai retrouvé dans ce livre.
Croyez-moi, c’est un compliment gigantesque que je fais envers l’auteur de “ Comme des larmes sous la pluie ”, Véronique Biefnot.
Certes, j’ai aussi retrouvé différents thèmes que j’affectionne particulièrement, car ils m’intriguent et éveillent systématiquement ma curiosité, notamment la mémoire, et… je n’en dis pas plus. Également des références qui m’ont fait sourire, des noms (Lilith, Eurydice) et même, je vous le donne en mille, un Roseau … à l’avant-dernière page.
Je me suis retrouvée jusque dans la présentation !
Il n’en fallait pas plus pour rejoindre mon cher Paul ELUARD et cette belle citation “ Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous ” ...
Je dis souvent que ce sont les livres qui nous choisissent et non l’inverse, pour celui-ci c’est sûr, il était fait pour moi !
Il arrive parfois que l’actualité se passe juste au-dessus de votre tête, à deux pas de regard de vos fenêtres.
C’est ce qu’il est arrivé le 23 août dernier.
La fête votive qui commençait aurait pu être la cause de ce vrombissement qui arrivait à intervalles réguliers. Seulement voilà, les cris trop proches des enfants du quartier, et les conversations “ de grands ”, ont fini par me contraindre à quitter mon livre. D’autant que je commençais à sentir une odeur reconnaissable entre mille, celle du “ pin brulé ”…
C’est en apercevant ce triste spectacle, que j’ai eu la confirmation de mes suppositions.
Le ballet incessant de l’hélicoptère des Sapeurs-pompiers d’Aix-en-Provence était à l’origine de ce boucan d’enfer.
Je n’ai pu voir au-delà des collines, mais toute la Brigade de Sapeurs-pompiers de mon village ainsi que le peloton de Gendarmerie étaient à pied d’œuvre ; évacuation de la population si proche du danger.
Qui est “ l’auteur du crime ” ?
Une cigarette balancée négligemment dans la nature alors qu’elle n’était pas éteinte…