~ Un chat au coin du feu ~
En ce temps de tempête où seule la pluie parle, il me plaît de rêver à partir vers de lointaines contrées. Toi, tu vis ta vie, je vis la mienne, chacun dans son bocage, chacun dans son rouage. Les jours passent, s’étirant de plus en plus « courtement ». De mon plus mauvais œil je vois arriver décembre, ses tambours, ses trompettes, il commence déjà à annoncer les fêtes. Victuailles, dépenses, déballages, emballages, tout ce qui me fait horreur depuis bien trop longtemps, et tant pis si à ce moment-là le monde est très content.
Je suis fatiguée de faire toujours semblant.
Je souris, j’ fais comme si, je prends des raccourcis, j’évite, pour finir par me taire. Tu te rends compte que de toutes les manières c’est la seule chose de mieux que tu as à faire. Oh, ne t’imagine pas que je ne pense pas ! Si je devais étaler tout ce qui me fait rire ou m’énerver, il y en aurait sans doute pour des années, ça n’intéresse personne.
Et voilà comme la routine s’installe.
Un quotidien pluvieux, brumeux, même pas venteux, qui me donne envie de hurler et qui pourtant ronronne, tel un chat au coin du feu quand tout va pour le mieux.
© Texte Nathalie K.