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Petit Roseau au gré du vent, du temps, des mots, quelques photos.
13 avril 2018

~ Aucun briseur de cœurs ne décryptera nos codes ~

Tu venais voir à intervalles réguliers si je ne t’oubliais pas.

Depuis le temps, tu savais que ce n’était et ça ne serait jamais le cas. Tu savais aussi que ton chien de garde, ton garde du corps, ton homme à tout faire, ta muraille de Chine, ton mur de Berlin m’agaçait au plus haut point. Le mot est faible pour décrire ce que je ne pouvais rayer de l’horizon de mes pensées vers toi.

La pluie tombait depuis plusieurs jours.

Elle venait se fracasser tantôt sur les vitres ou sur le bois des volets clos. Nous étions en avril, c’était le mois de mars qui continuait à jouer son concerto. Les fleurs, les oiseaux, menaient paisiblement leur vie, pas dérangés le moins du monde. Je les contemplais de loin, tel un paradis à la fois si proche et si loin. Réflexion faite, un peu comme toi.

Ma voix remontait peu à peu en surface plus régulière et apaisée.

Je sentais encore, parfois, la plume insidieuse, vicieuse, venir me chatouiller tout près du cœur. Chaque quinte de toux me laissait exsangue. C’était comme un orage, le grondement du tonnerre, l’éclatement des éclairs qui résonnait dans tout l’appartement.

Bien évidemment j’étais là.

Je t’écoutais, je te regardais, je t’admirais... toujours de loin, une vraie paria. Comment faire autrement. Dès que j’apparaissais, ton protecteur en armure montrait les dents. Sans doute imaginait-il que je ne connaissais ni son nom, ni même son existence qui liait sa vie étroitement à la tienne. J’ai vu ton regard triste, je connais tes sourires qui cachent les larmes au fond de toi. Comment ne pas sentir et ressentir, nous sommes si souvent mêmes.

Se faire une raison, c’est bien ce qu’ils disaient…

Ma raison était là, nos souvenirs aussi. Rien ni personne ne pourrait nous les arracher, les prendre, les supprimer.

Aucun briseur de cœurs ne décryptera nos codes.

Le fil des sentiments suit celui de l’amour. Le temps pourra passer, le temps comme le vent feront tourner la roue.

Un jour c’est sûr, je dirais encore « nous ».

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© Texte  Nathalie K

13 avril 2018 ~ 22 : 14

© Photo Jemwong

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