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Petit Roseau au gré du vent, du temps, des mots, quelques photos.
2 août 2014

~ Ceux qui ne partent pas ~

Il est bien triste le sort de ceux qui ne partent pas.

Non pas qu’ils ne veulent pas,
non pas qu’ils n’en rêvent pas,
quand ta bourse est à plat,
et bien tu restes là.

J’ai beau y réfléchir,
non, je ne vais pas te mentir,
il y a bien des années
que je reste où je suis née.

© Nathalie K 08 mai 2014

Les uns te diront :

ce n’est pas grave.
Prend tes jambes à ton cou,
va battre la campagne,
la vie, l’agitation sont à deux pas de toi.
D’un envol, rien ne t’empêche de voir plein de couleurs nouvelles,
parle à des gens différents.

Moi, j’ai besoin d’ailleurs,
ras-le bol d’être ici,
toujours le même train train
les mêmes mots qui enferment.

Le pire dans tout ça
c’est le départ des uns,
c’est le retour des autres.
Ils te balancent leurs photos,
leurs sourires,
leurs souvenirs.

C’est sympa un moment,
tu écoutes poliment,
à la fin ça t’énerve,
tu bouillonnes
tu sens ton cœur qui crie.
Vite vite tu dis “ tchao ”
& vite tu t’enfuis.

Pour te détendre un peu, sortir du raffut qui te met à l’écart, le poste TV pavoise & il te tend les bras. Le thème, toujours le même, les conseils viennent en plus.

Après une nuit “ plus ou moins ”, tu te jettes dans ta douche. La radio te fait de l’œil, quelles sont donc les nouvelles ?  Les bouchons sur les routes, le grand chassé-croisé, la guerre par ici, un virus par là, et toi, tu es toujours là.

Maintenant c’est la crise ! Tu ne peux plus, ça ne va plus.
Certes, tu ne dors pas dans la rue, il y en a tant et tant qui y vivent ou bien en crèvent. Ils sont bien loin les pauvres de ta mélo de maux.

Je m’en fous !
Aujourd’hui ma chanson a pour titre “ égoïste ”

A force de ne rien voir,
ne rien faire,
je suis devant tes yeux,
je meurs à petit feu.

Et puis d’abord qui es-tu
pour savoir qui je suis ?
Pour savoir comment je vis ?
Si ça se trouve c’est moi,
qui demain serais sans toit.
Qui sait, peut-être que ce jour-là,
enfin, je voyagerai…

Il est bien triste le sort de ceux qui ne partent pas.
Non pas qu’ils ne veulent pas,
non pas qu’ils n’en rêvent pas,
quand ta bourse est à plat,
et bien tu restes là.

J’ai beau y réfléchir,
non, je ne vais pas te mentir,
il y a bien des années
que je reste où je suis née.

séparateur pensif

 

 

 

 

 

 

© Texte & photo   Nathalie K.

 

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Commentaires
P
Mon fils aussi est né à Aix en Provence. :)<br /> <br /> Il y a pire, comme endroit pour y être bloquée, mais je comprends. <br /> <br /> Et quant à la photo, elle pourrait être prise un peu <br /> <br /> partout en France...
Répondre
P
Ca aussi c'est très émouvant. <br /> <br /> Mais c'est où, là où tu es née ?
Répondre
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