~ La pêche “ à l’homme ” ~
Immobile, de loin, je l’observe.
Image de paix, face à la nature silencieuse et calme. Seul, libre, l’homme n’a besoin de rien. Éprouve-t-il un réel plaisir à attraper carpe, truite, le moindre gardon ? Au fond, je pense que non. La raison de sa présence ici est tout autre.
De là où je suis posée, l’homme ne peut me voir. Absorbé dans son atmosphère entre eau, terre, respiration, contemplation, ses gestes, même précis semblent le porter en son for intérieur.
J’entends un tintement. Ai-je rêvé ? Chant cristallin sorti des eaux, effleurement qui glisse. Entre mariage de branches enlacées, bout de printemps timide, apparaît l’objet du délit, du son, de la mélodie.
Les pieds dans l’eau, un triangle à trois soutient quatre lianes fines, longues, élancées. En attente, elles posent, fières. Prêtes à réagir au plus petit mouvement, signe de présence aux écailles d’argent.
Chantera, chantera pas.
Dieu seul le sait,
moi, je ne sais pas.
Je ferme les yeux,
j’écoute,
j’inspire,
j’expire,
je respire…
© Texte & photos Nathalie K.