~ Si mon regard n’existait plus ~
Si mon regard n’existait plus
que ferais-tu ?
Du jour au lendemain
plus rien.
Les couleurs
disparues.
Les sourires
disparus.
Les formes, les contours, les creux, les zébrures
disparus.
Content, pas content,
heureux, malheureux,
tu ne sais pas,
tu ne vois plus.
Du jour au lendemain
plus rien.
A qui, à quoi ressemble le petit
même faussette que la petite ?
Cet homme qui passe, est-il vieux, jeune, grand, petit, fier, rabougri, beau, laid, charmant, apprêté, débrayé, en gris, en noir, en bleu, en rouge, pastel ou vif ?
De quelle couleur le ciel ce matin ?
Va-t-il faire beau ?
Va-t-il faire pluie ?
Va-t-il faire neige ?
Va-t-il faire vent ?
Va-t-il faire nuit ?
Les fleurs sont en tapis couleurs mélangées,
Couleur en tapis ?
Ton tableau, tes photos, tes dessins, sont-ils bons ou mauvais ?
Toi qui écris
es-tu droitier ?
Es-tu gaucher ?
Griffe de chat ?
Caractères ronds ?
Même si tu écris merde, putain, fais chier, tu n’es qu’une conne, va « voir » ailleurs, je ne le sais pas, je ne le vois pas…
Là-bas au loin, ce sont des montagnes, des collines, des vallons, des crêtes, des ravins ?
La mer est-elle calme, d’huile, agitée, loin ou à mes pieds ? Verte, bleue, noire ou grise ?
Toi qui es là, oui, là, tout près,
es-tu un proche, un étranger ?
Vas-tu me toucher, me caresser,
m’embrasser, me frapper,
me tuer ?
J’ai peur amour…
Et si un jour je ne sentais plus, n’entendais plus, ne voyais plus ?
Jure-moi, oh oui, là, maintenant, tout de suite,
jure-moi alors, que tu me tueras…
© Texte & Photo Nathalie K.